Accueil des enfants des personnels soignants dans les écoles

  • SAE Gironde: entre bienveillance proclamée, déni et rappel à l’ordre
  • Extension de l’accueil des enfants : les personnels doivent être protégés !

SAE Gironde: entre bienveillance proclamée, déni et rappel à l’ordre

Dans la perspective du déconfinement annoncé dont les détails de mise en œuvre nous échappent encore dans notre département, il nous paraît nécessaire aujourd’hui de dresser un premier bilan de la mise en place du SAE. De nombreux collègues se sont portés volontaires pour assurer l’accueil des enfants de soignants, celui-ci s’est mis en place dans la majorité des cas en bonne coopération avec les collectivités territoriales dont les agents étaient soumis à des contraintes de risques similaires aux enseignants.

 

Le SnudiFO veut d’abord rappeler aux collègues qui ont participé au SAE leur qualité de volontaires, ce fut donc à eux et eux seuls de définir leur implication dans le dispositif en terme de durée d’engagement hebdomadaire et de le communiquer à leur hiérarchie.

 

Le SAE s’est mis en place dans la précipitation, il n’y eut dans un premier temps aucune disposition prise pour assurer la protection des personnels (en dehors de la préconisation des gestes barrière et de la mise à disposition parfois partielle de gel hydro-alcoolique…), rien de prévu en ce qui concerne les masques, les gants de protection. Les collègues ont souvent été dans la situation de se procurer ces protections par eux-même, nous reviendrons plus loin sur l’obligation faite à l’administration de veiller à la protection de ces agents et des actions engagées en ce sens par le SnudiFO.

 

Des collègues se sont donc à juste titre indignés de ces manquements et se sont adressés à leur hiérarchie. Il nous paraît ici nécessaire de dénoncer quelques dérives dans les réponses apportées parfois de façon très paternaliste et véhémente par l’administration.

 

Nous considérons au SnudiFO que les enseignants sont des citoyens adultes en pleine capacité de s’informer et d’apprécier les risques auxquels ils sont confrontés. Dans ce contexte, certaines réponses institutionnelles à des demandes de protections légitimes de la part des personnels nous paraissent problématiques et largement inappropriées.

 

Sur la question légitime de la fourniture de masques par l’administration, décréter l’inutilité de ceux-ci en vertu d’une doctrine nationale dont nous constatons aujourd’hui les manquements et l’évolution constitue une réponse inadmissible et irrespectueuse envers des personnels volontaires s’engageant en toute connaissance du risque pris.

 

Ces réponses qui ont parfois pris la forme de rappels à l’ordre ne nous semblent pas à la hauteur des événements que nous vivons aujourd’hui. L’insuffisance des prévisions et des moyens ne peut se traduire par des injonctions fallacieuses. L’administration doit prendre ses responsabilités. Les personnels n’ont pas besoin qu’on leur assène des vérités.

 

Les demandes des personnels sont légitimes, le SnudiFO considère que l’administration n’est pas dans son rôle en faisant la leçon, et en infantilisant ses agents.

 

Le SnudiFO est intervenu à ce sujet, les masques ont fini par arriver.

 

Le SnudiFO se fait par ailleurs l’écho de dysfonctionnements graves dans la gestion du service d’accueil aux soignants. Dans plusieurs circonscriptions, des manquements ont été observés. Des enfants de soignants, porteurs de symptômes ou issus d’écoles fermées pour cas de covid19 ont été accueillis dans d’autres établissements sans que les enseignants volontaires soient informés.

 

Nous déplorons ici que les personnels volontaires n’aient pu prendre connaissance du contexte de leur prise de fonction,  et pire encore, que des accusations de diffusion de fausses informations soient proférées, le tout accompagné d’une intimation au silence. Cela nous paraît assez grave pour être souligné.

 

Le respect de l’engagement des enseignants volontaires du SAE ne peut se traduire que par une transparence absolue, le respect des protocoles et une exigence de vérité.

 

Le SnudiFO rappelle le devoir de protection de l’administration envers ses agents. Dans ce contexte, le SnudiFO a déclenché des procédures d’alerte et requête au CHSCT du département ( articles en lien ici).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Extension de l’accueil des enfants : les personnels doivent être protégés !

Hier après-midi (mercredi 18/03), s’est tenue une visioconférence entre le DASEN et les organisations syndicales de la Gironde au sujet notamment de l’accueil des enfants de personnels soignants en Gironde

Premier bilan chiffré :

Lundi 16/03 : 400 élèves accueillis sur 148 écoles  et 50 collégiens sur 15 établissements. 108 enfants ont été refusés car ils ne remplissaient pas les critères d’accueil (liste des professions de l’ARS)

Mardi 17/03 : 300 élèves accueillis dans 138 écoles.  70 enfants refusés.

 

Le public accueilli :

A ce jour, les enfants accueillis sont ceux des seuls personnels soignants (liste ARS ici), pas d’élargissement aux autres professions.  Cet accueil est réservé aux enfants dont les deux parents sont soignants, cependant, le DASEN précise qu’il ne faut pas exclure par principe toutes autres situations exceptionnelles… Est-ce le rôle et la responsabilité des directeurs de trier les demandes ?

Le SNUDI FO 33 met à la disposition des collègues confrontés à une situation de demande de garde qui ne relève pas du cadre des 2 parents soignants , le communiqué de presse publié par le ministère du Travail, pour les informer du droit à bénéficier d’un congé rémunéré pour tous les salariés du secteur privé  :

Si le télétravail n’est pas possible et que vous n’avez pas de solutions de garde pour vos enfants de moins de 16 ans, vous pouvez demander un arrêt de travail indemnisé, sans délai de carence, et valable le temps que durera la fermeture de la structure d’accueil de votre enfant. Il s’agit d’un arrêt maladie qui ne nécessite pas d’aller chez le médecin pour obtenir un certificat. Ce congé est fractionnable. L’employeur ne peut refuser cet arrêt ; il doit le déclarer et envoyer l’attestation à l’assurance maladie. Toutes les informations sur le site : https://declare.ameli.fr

Pour les fonctionnaires, il existe le même dispositif avec la demande d’autorisation d’absence (ASA 1950) : formulaire disponible ici

 

Les modalités d’accueil :

Le DASEN ouvre la possibilité  à des regroupements entre les écoles ou même entre école/collège. Avec pour limite 8 élèves par classe et 3 classes par site. Soit un maximum de 24 enfants par école.

Sur Bordeaux, les enfants de soignants sont tous regroupés sur 8 écoles maternelles.  Pour envisager un regroupement, les collègues doivent se rapprocher des IEN.

Comme annoncé par le Ministre Blanquer hier matin, l’opportunité d’accueillir également les samedis et dimanches est en discussion sur certaines communes.

A ce jour, les familles potentiellement concernées par ce service d’accueil exceptionnel sont identifiées en lien avec les directeurs et municipalités.  Il n’y a pas à effectuer d’astreinte ou de permanence dans les écoles les jours où aucun enfant de soignant n’est attendu.

 

Les volontaires :

A ce jour, les volontaires seraient en nombre suffisant. Un seul problème se poserait dans une école pour jeudi après-midi, l’IEN s’est proposé pour assurer l’accueil.  Les IEN doivent délivrer des autorisations de circuler aux volontaires.

Si un enseignant volontaire se trouvait contaminé par le Covid-19, le DASEN a précisé que conformément à la réglementation en vigueur, l’imputabilité au service ne pourrait pas être reconnue, puisqu’il n’y aurait aucun moyen pour l’agent de prouver qu’il a bien été contaminé sur son lieu de travail.

Dont acte : Les enseignants sont responsables de l’absence de matériel de protection et leur hiérarchie exonérée de sa responsabilité réglementaire.

 

 

Quand les collègues disposeront-ils de matériel de protection (notamment masques, gants) ? « Ce n’est pas d’actualité. La priorité est à l’approvisionnement des soignants, des officines. Le plus important est de respecter les consignes d’hygiène et les gestes barrières ».

FO a fait part au DASEN de ses  inquiétudes :

Inquiétude pour les collègues volontaires qui n’auront à leur disposition que…du savon.

Inquiétude quant au respect de la « distance sociale » à respecter avec de jeunes enfants.

Inquiétude quant aux risques de propagation prophylactique, les « mesures barrières » devant des enfants « asymptomatiques », mais rentrant le soir auprès de parents exposés en 1ère ligne dans leurs services de soins.

 

Pour FO, solidarité…sécurité !

L’Union départementale FO de la Gironde avec ses syndicats de l’enseignement, de la santé et des services publics s’est adressée à la Préfète de la Gironde avec copie à la Rectrice et à l’ARS  pour demander du matériel de protection et assurer la santé et la sécurité au travail des personnels (lettre en PJ et ci-après).

Comme pour les assistantes de vie, les pompiers, les postiers, les caissières, les gendarmes etc…et maintenant les libraires.

 

Le gouvernement martèle comme consigne "Restez chez vous !" Pourquoi les enfants de personnels soignants n’auraient-ils pas ce droit ?  L’accueil collectif ne peut être l’unique alternative proposée aux familles de soignants,

 

Nos parents d’élèves soignants, famille monoparentale comme en couple, salariés comme nous et avec lesquels nous sommes solidaires, ont posé 2 questions, qui restent en suspens :

  • sur la « réquisition» : dans le cas de 2 parents soignants, elle devrait être alternée et permettre à chacun de garder leurs enfants au foyer.
  • sur la garde à domicile, par la prise en charge financière de l’emploi à domicile d’une garde d’enfant

 

Le DASEN a été attentif à nos remarques, cependant, l’absence de moyen à sa disposition laisse à cette heure, la situation en son état….

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