Audience de la FNEC FP FO avec le Recteur de l'Académie de Bordeaux - mercredi 9 avril 2025
Compte-rendu de l'audience avec le recteur du mercredi 9 avril :
- Quand la mise en place des "PAS" se fait au détriment des effectifs par classe et des besoins spécifiques des élèves en situation de handicap !
- Des moyens pour l’Éducation prioritaire !
- Mutations inter-départementales : STOP au blocage des mutations !
- Droits des personnels et perte de poste : NON les personnels ne sont pas des variables d'ajustement !
- Mutation intra-départementale : la mutation au mérite !
- Rythmes scolaires : NON à la territorialisation de l’École publique !
Compte-rendu audience Recteur mercredi 9 avril
Quand la mise en place des « PAS » se fait au détriment des effectifs par classe et des besoins spécifiques des élèves en situation de handicap !
Alors que les fermetures de classes sont nombreuses dans l’Académie de Bordeaux, des postes pour la mise en place de Pôles d’Appui à la Scolarité, sont réservés dans chaque département pour la rentrée 2025 ! Au niveau national, c’est 200 postes en réserve pour les PAS.
En Gironde, par exemple, 5 postes sont prévus pour les PAS alors que la carte scolaire pour la rentrée 2025 prévoit 105 fermetures de classes !
La FNEC FP FO a rappelé à notre nouveau recteur que ces pôles d’appuis remettent en cause le droit des élèves à besoins particuliers de bénéficier des soins et des adaptations dont ils ont besoin. Dans une logique comptable, les PAS permettront à l’Education nationale de prendre la main sur les notifications de la MDPH.
Nous avons informé le recteur du bilan des PAS, en test cette année dans 5 départements : les dysfonctionnements sont majeurs ! Ce qui apparait le plus fréquemment c’est l’absence d’un personnel du médico-social censé être en binôme avec un enseignant. La partie « soin » est donc absente.
La FNEC FP FO a rappelé au recteur d’académie que l’urgence était la baisse des effectifs par classe, la création de postes de remplaçants et la création de postes dans les établissements sociaux et médico-sociaux afin que tous les élèves en attente d’une place puissent accéder aux conditions d’apprentissages et aux soins auxquels ils ont droit ! La FNEC FP FO a demandé au recteur d’académie d’utiliser les postes réservés pour les PAS à cette urgence-là !
Le recteur a précisé qu’il n’avait pas d’information sur le bilan dans les départements tests mais qu’il était bien prévu dans chaque pôle un « personnel » de l’ARS. Les mots ont du sens… De « personnel soignant » du médico-social prévu dans le projet, le recteur parle lui de « personnel » de l’ARS. La FNEC FP FO n’est pas dupe sur ces PAS et note bien que le projet est bien celui d’enlever le soin auquel ont droit les élèves à besoins particuliers…
Des moyens pour l’Education prioritaire !
De nombreuses écoles de l’académie de Bordeaux ne bénéficient pas des moyens de l’Education prioritaire car leur collège de rattachement n’est pas classé REP, alors qu’elles sont implantées dans des quartiers prioritaires de la politique de la ville. Ces écoles doivent bénéficier de moyens supplémentaires et non d’une simple « attention » car l’urgence de la situation est réelle !
La FNEC FP FO a rappelé au recteur d’académie son pouvoir d’intervenir pour donner des moyens qui s’apparentent à ceux de l’Education prioritaire, aux écoles de ces quartiers : dédoublements, allègement des effectifs, moyens financiers…
Les exemples sont nombreux où il y a une urgence à mettre en place des moyens supplémentaires comme à Pau, pour des écoles rattachées au collège Clermont ; à Bordeaux pour les écoles du quartier des Aubiers ; à Bègles pour des écoles rattachées au collège Berthelot…
Le recteur d’académie a confirmé qu’il pouvait intervenir pour mettre des moyens dans le 1er degré… La FNEC FP FO défendra le dossier de toutes les écoles afin que notre nouveau recteur d’académie prenne les dispositions nécessaires très rapidement !
Mutations inter-départementales : STOP au blocage des mutations !
La FNEC FP FO a présenté au recteur les deux problématiques majeures des mutations des enseignants dans l’Académie de Bordeaux : les entrées dans les Landes et les Pyrénées Atlantiques, et les sorties des autres départements. Les Landes avec seulement 5% des demandes d’entrées satisfaites et les Pyrénées Atlantiques avec moins de 3%, apparaissent inaccessibles. D’autres départements, comme le Lot-et-Garonne, bloquent toutes les sorties. Dans notre académie, il y a des enseignants qui attendent depuis 10 ans de pouvoir muter. D’autres qui vivent la séparation depuis plus de 7 ans, avec tous les problèmes financiers, de santé et de vie sociale que cela engendre.
La FNEC FP FO a rappelé au recteur que bloquer les sorties et les entrées ne peut en aucun cas être la solution. La FNEC FP FO a exigé qu’au-delà d’une durée qui ne peut excéder 4 ans, tous les INEAT-EXEAT soient accordés.
La FNEC FP FO a demandé au recteur d’intervenir auprès de chaque DASEN, pour résoudre cette situation, notamment lors de la phase d’INEAT-EXEAT. Il doit prendre en compte les besoins des personnels.
Droits des personnels et perte de poste : NON les personnels ne sont pas des variables d’ajustement !
La FNEC FP FO a dénoncé l’ajout dans les lignes de gestion académiques « mobilité », de la perte de poste des personnels en CITIS après 1 an. Le CITIS est une disposition des personnels en arrêt suite à un accident de service. Des personnels victimes d’un accident reconnu pendant leur service seront victimes une deuxième fois… des services ! Ceux-ci perdront donc leur poste ainsi que leur ancienneté acquise dessus.
Pour la FNEC FP FO, l’accident de service ne doit pas être sanctionné ! Dans le droit du travail, le congé pour invalidité temporaire imputable au service garantit la sauvegarde de tous les droits des personnels jusqu’à rétablissement. La perte de poste constitue une atteinte majeure à la position des personnels et est de ce fait inacceptable !
La FNEC FP FO dénonce cette mesure académique, d’autant plus que les lignes de gestion ministérielles n’en font pas mention… Il s’agit donc là d’un moyen de pression pour maintenir les personnels au travail, au prix de leur santé.
Le recteur d’académie a pris note… La FNEC FP FO s’opposera à cette disposition dans toutes les instances et demandera sa suppression.
Mutation intra-départementale : la mutation au mérite !
La FNEC FP FO a porté au recteur, son refus de la mise en place d’un barème basé sur l’échelon en lieu et place de l’ancienneté pour les mutations intra-départementales.
Il s’agit d’une nouvelle remise en cause des droits des personnels. En effet, des enseignants qui n’auraient pas bénéficié de l’avancement accéléré au 7ème ou au 9ème échelon de la classe normale ou qui, du fait de l’appréciation de leur 3ème rendez-vous de carrière verraient leur passage à la hors-classe retardé ou empêché, devraient également en subir les conséquences lors du calcul du barème du mouvement départemental.
La FNEC FP FO n’accepte pas ce renforcement du caractère arbitraire des barèmes des mouvements intra-départementaux, arbitraire que les personnels touchent déjà du doigt dans leurs promotions depuis la mise en place de PPCR dont notre syndicat demande toujours l’abandon.
Nous avons enfin rappelé au recteur que les lignes de gestions ministérielles n’obligent aucunement à remplacer la valorisation de l’ancienneté par une valorisation de l’échelon. Elles préconisent de valoriser « notamment » l’échelon…
Rythmes scolaires : NON à la territorialisation de l’École publique !
La FNEC FP FO a demandé au recteur quel travail était fait sur l’académie pour avoir un territoire qui offre les mêmes conditions de travail à chaque enseignant.
Elle lui a rappelé que 97% des communes avaient fait le choix de revenir à un rythme scolaire de 4 jours sur 36 semaines. Quand le régime dérogatoire fait la norme alors la loi n’a plus aucun sens. Notre syndicat a demandé au recteur d’intervenir pour le rétablissement d’un calendrier national avec la semaine à 4 jours sur 36 semaines dans toutes les écoles de notre académie.
La FNEC FP FO continuera de s’opposer à tout décret qui territorialise l’Ecole publique et demande l’abrogation des décrets Peillon, Hamon et Blanquer sur les rythmes scolaires.