Compte-Rendu de la Formation Spécialisée Académique du 26 juin 2025

On veut des collègues !

Des postes et des personnels ! Pas des formations !

Les souffrances grandissantes et inquiétantes des AESH...

Fin de la convention avec la MGEN aux 31 décembre 2025 et après... ?

Compte-rendu de la F3SCT Académique

du 26 juin 2026

 

 

Quel constat dramatique : les bilans sur l'année 2023-2024 se suivent et se ressemblent lors de la F3SCT Académique du 26 juin 2025... Que ce soit le bilan de la médecine de prévention, celui de l'infirmière de prévention académique, celui du service social ou encore celui de l'Inspectrice du travail : tous s'accordent sur une chose... Non seulement les personnels sont de plus en plus nombreux à solliciter ces services sur des problématiques de souffrances au travail, mais il est intolérable d'observer qu'ils pourraient être bien mieux accompagnés si seulement ces services n'étaient pas largement en sous-effectifs!

 

« On veut des collègues ! »

 

Pour commencer, la médecine de prévention fait état de 5 médecins pour seulement 4,1 ETP et ce pour plus de 55000 personnels dans toute l'Académie !

La téléconsultation, désormais possible, favorise l'accès aux consultations, notamment pour les  AESH qui représentent 12% de ces dernières, c'est énorme !

Point notable : presque un personnel sur deux consulte pour motif psychiatrique dont 1/3 en lien avec les conditions et souffrances au travail...

Par ailleurs, la charge de travail des médecins est accrue par la pénurie d'assistants sociaux, d'infirmières et d'accès aux soins de manière générale dans certains départements. Mais aussi par leur charge administrative qui représente environ 20% de leur travail...

Enfin, sur les préconisations d'aménagement de poste, globalement, elles semblent respectées...du moins pour les aménagements qui ne coûtent rien ! Mais dès qu'il s'agit de débloquer des fonds pour les aménagements matériels, là, c'est une autre histoire...

FO a donc proposé un avis, voté à l'unanimité, pour demander le recrutement de médecins de prévention à hauteur des besoins sur l'Académie.

 

Ensuite, les (IPST) infirmières de prévention quant à elles, ne sont que 2 pour l'ensemble des 5 départements... ! Un chiffre dérisoire, qu'on avait déjà dénoncé à la dernière F3SCT Académique où nous avions formulé un vœu de recrutement d'autres IPST.

Alors que le ministère préconise un IPST par département et qu'au vu du nombre dans le 33, ce serait même 2 qu'il en faudrait, ne nous étonnons pas qu'entre les formations, les observations et études de postes de travail, les réunions diverses, campagnes de vaccinations et autres, seulement

0,85% des personnels seulement aient bénéficié de ses précieux conseils... Si seulement elles avaient des collègues !                                                                                   
Sans compter l'ensemble des tâches administratives qui leur incombent, et ce, sans l'aide d'un personnel administratif qui apparaît également indispensable : autant de temps perdu en face à face avec les personnels qui auraient besoin de leur accompagnement.

 

En outre, le service des assistants sociaux souffre également d'un manque de personnels. Composé de 11 seulement pour toute l'académie, ces AS peinent à mener leurs missions pourtant essentielles : accompagnement des problèmes médicaux (27% des motifs de consultation), des souffrances professionnelles (33% : chiffre encore très inquiétant...), des problèmes de logement etc...

Ils sont en effet de plus en plus sollicités sur des problématiques de soufrrances au travail : mal être au travail, situations conflictuelles entre personnes, dysfonctionnement des services... Sans compter leurs déplacements à domicile. Autant de situations qui méritent un suivi de qualité, par des personnels en nombre suffisant... puisque eux-mêmes finissent par s'épuiser à la tâche.

 

Enfin, l'Inspectrice du travail n'a pas dressé un bilan plus glorieux, dans lequel elle relate par exemple que la formation initiale n'est pas tjrs respectée pour les assistants de prévention, faute de moyens, alors que c'est réglementaire !

Elle encourage par ailleurs la tenue des CHS dans le 2nd degré ou encore la mise à jour annuelle du DUERP qui permettraient de mieux agir en prévention des risques professionnels. Elle préconise également la mise à jour des DTA (Dossier Technique Amiante), peu présents et souvent très vieux... Notamment dans des locaux fatigués... Comme les enseignants qu'elle croise !

Mais elle pointe également la nécessité, elle aussi, de recruter plus de médecins du travail et de recruter la psychologue du travail en tant que psychologue clinicienne. Les motifs de consultations de ces derniers seraient-ils en lien avec cette dernière recommandation... ?!

 

Sur la question du DTA, FO est intervenue sur le traitement pour le moins insatisfaisant d'une fiche SST relatant d'un risque amiante signalé. Cette dernière est notée :  « répondu, imprimé, archivé »... Sauf que la collègue n'a toujours pas obtenu de réponse à ce jour, si ce n'est « mais vous n'y travaillez plus... ! » FO attend donc que l'administration enquête et apporte une réponse sérieuse à notre collègue... Nous y veillerons.

 

Enfin, l'ISST se félicite d'une réelle prise en compte des risques : sur les 50 visites qu'elle a faites, elle n'en a choisi aucune... ce ne sont que des établissements qui les ont demandées. Là encore, les conditions de travail des personnels nécessiteraient-elles l'intervention d'une haute autorité pour les faire valoir... ?

 

Des postes et des personnels ! Pas des formations !

 

Le manque cruel de moyens et de postes dans l'Education nationale, dénoncé avec insistance dans notre déclaration préalable (cf pièce jointe), apparaît donc très clairement dans les divers bilans faisant état des conditions de travail des personnels. Il ne s'agit plus de simples ressentis sur cette problématique, mais de chiffres qui parlent de manière très claire et inquiétante.

A quand une réelle prise de conscience de nos supérieurs hiérarchiques, censés protéger notre santé et notre sécurité au travail, de qui on attend inlassablement des mesures efficaces avec des moyens financiers et humains en lieu et place de formations saupoudrées et tellement loin des besoins sur le terrain...

Pourquoi FO renonce-t-elle à demander des formations, notamment sur la prise en charge des élèves à besoins éducatifs particuliers ? De manière générale, nous ne demandons pas des formations, qui ne feraient qu'entériner le fait qu'on peut se passer de moyens efficaces pour s'attaquer au fond du problème. La responsabilité des enseignants est encore trop souvent pointée quant à la (mauvaise) gestion de ces élèves, avec une culpabilisation insupportable de ces derniers. Or il nous apparaît essentiel qu'au contraire, l'Education nationale, forte des constats des bilans désatreux dressés dans toutes les régions confondues, assume ses responsabilités. Pour résoudre cette problématique de l'Ecole inclusive systématique, une seule solution : le recrutement d'enseignants, d'enseignants rased, de psy EN, d'infirmiers et de médecins scolaires, mais aussi, pour les personnels, de médecins et d'infirmiers de prévention, d'assistantes sociales, ainsi que l'ouverture de places en établissements médico-sociaux... Ni les enseignants, ni les AESH ne sont pas des soignants ni des éducateurs spécialisés et soyons lucides : ce ne sont pas quelques heures saupoudrées de formation qui changeront la donne !

 

Les collègues comprendront donc aisément pour quelle raison la FNEC FP FO ne s'est pas associée aux votes des avis demandant des formations plutôt que des moyens financiers et humains sur cette problématique.

 

Les souffrances grandissantes et inquiétantes des AESH...

 

Le médecin s'inquiète par ailleurs pour les AESH qui relatent des inaptitudes nombreuses, or l'Education nationale n'a pas les moyens d'adapter le travail aux personnels qui eux-mêmes doivent s'adapter aux élèves en situation de handicap !

Pour FO, cela s'explique par le grand nombre d'élèves à besoins particuliers qui relèveraient plutôt d'un établissement spécialisé que d'un accompagnement par un AESH : nous insistons, il n'aura jamais les compétences d'un soignant ou d'un éducateur ! Ses missions l'amènent bien trop souvent en effet à prendre en charge, contenir des élèves violents, ce qui nécessite des aptitudes physiques incompatibles avec ces nouvelles fonctions, pas censées être de leur ressort.

Le mal-être de ces personnels est également palpable du côté des assistantes sociales qui les accueillent également en grand nombre.

 

Fin de la convention avec la MGEN aux 31 décembre 2025 et après... ?

 

FO s'inquiète enfin de la fin de la convention avec la MGEN au 31 décembre, qui permettait la mise en place et le suivi des personnels dans un certain nombre de dispositifs.

Que vont par exemple devenir les formations sur les TMS (troubles musculo squelettiques), sur les troubles de la voix, sur les troubles auditifs et ambiance sonore ? Même si FO se bat pour que ces formations de qualité entrent dans le cadre des formations librement choisies, dans les 18h prévues à cet effet dans le 1er degré, elles avaient au moins le mérite d'être les seules à exister sur la prévention des risques professionnels.

Par ailleurs, actuellement, les personnels peuvent également avoir accès gratuitement à des échanges téléphoniques avec un psychologue par le biais du réseau PAS... Quelle solution va-t-on ensuite proposer aux collègues qui, selon les médecins de prévention sont un sur deux à les consulter pour motif psychiatrique ?

Enfin, les stages thérapeutiques proposés aux collègues en CLD (congé de longue durée), et qui visent à faciliter leur retour au travail de manière progressive, vont s'arrêter net au 31 décembre 2025 ! A la question de savoir ce que sera leur situation administrative pour la fin de l'année scolaire... Gros point d'interrogation ! Nous avons tenté de proposer une alternative : que ces personnels soient placés en PACD pour prendre le relai du stage thérapeutique... Sans surprise, là encore : pas de budget ! Les personnels concernés se verront donc sans aucune activité quand leur souhait aurait été de reprendre le chemin du travail, lentement et sûrement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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